Saint-Murphy
14/07/2004
Hier, c'était la Saint-Murphy1. Allez, je vous raconte : vous allez pouvoir constater une fois de plus combien je suis irrémédiablement, désespérément, et fatalement con.
8h : je m'apprête à relire un article urgent, que je dois rendre la semaine dernière sans faute à mon rédacteur en chef préféré. Mon imprimante s'emballe, et Windows finit par me dire que l'erreur est fatale, que le brol dans le machin est irréparable, et que la fin du monde est pour demain. Galère : sans édition papier pour me relire, je laisse passer plein de fautes nulles, les lecteurs de mon site sont bien placés pour le savoir. Pas question de mailer le papier en l'état.
12h30 : ultime essai. Couic.
13h30 : le vendeur de la fnac me recommande l'Epson R300 et déniche un vieux code-prix qui me permet de bénéficier d'une somptueuse réduction de 20 euros, youpi.
14h : à la banque, le gars qui gère mon compte avale un lexomil et deux tranxènes 50. Quant à moi, je réalise que l'imprimante coûte deux fois plus que ce que l'article pour lequel je l'ai achetée à la hâte, et sur lequel je bosse depuis trois semaines, va me rapporter.
23h30 (entretemps, j'ai eu une vie professionnelle, sociale et affective) : je déballe mon nouvel engin de son grand carton. En me dépêchant, je devrais pouvoir sortir mes pages vite-fait, et aller me coucher dans la foulée.
Minuit : erreur de spool 32. Impossible d'installer cette saloperie d'imprimante.
0h30 : après cinq échecs successifs et autant de redémarrages, je me résigne à formater mon disque et à réinstaller windows. Mais cette fois, plus de perte de données : depuis mon dernier crash de disque dur, j'ai bien pris soin de stocker tous mes documents sur le disque secondaire D, tandis que le C ne contient que le système et les logiciels. Or-ga-ni-sé, le Nonal.
0h35 : le formatage de disque dur est terminé. Tous mes CD nécessaires pour la réinstallation sont sagement alignés sur le bureau. Je deviens un pro de ce genre de choses, moi. Ah non, merde. Où est-ce que j'ai bien pu ranger cette putain de disquette de démarrage ?
3h. Windows a fini de s'installer. L'écran VGA 16 couleurs, ça me rappelle ma jeunesse, mais ça fatigue les yeux. Aurais-je oublié de sauvegarder mes drivers de carte vidéo, moniteur, et carte son ? Oui.
5h. La colonne formée par les douze tasses à café de la nuit s'effondre en réveillant mon chien, mais mon ordinateur remarche (presque) comme au premier jour. J'ai salement merdé avec Thunderbird : impossible de récupérer mes mails archivés. Quant à Firefox, j'ai eu beau télécharger 3 fois la version française sur des sites miroirs différents, il s'obstine à ne me parler qu'en perfide albionnais. Tant pis, je lui proposerai un thé et des sandwiches au concombre à 16h30.
5h30. Ma tête tombe bruyamment sur le bureau avant que j'aie pu sortir la première page de mon génialissime article. Je monte me coucher.
8h. J'essaie de relire mes notes en buvant un café, mais des lumières rouges dansent devant mes yeux, et mon cerveau me fait mal dès que j'essaie de penser autre chose que « sprtj ».
8h30. Je déplace l'ancienne imprimante pour faire du rangement sur le bureau. Une minuscule sorcière en plastique vert, offerte par les glaces Pilpa, sort de sous les rouleaux d'entraînement. Un doute affreux s'empare de moi : par acquit de conscience, je rebranche ma vieille EPSON... elle marche sans se faire prier.
23h25 ce soir : j'ai dépensé une fortune, je me retrouve propriétaire de deux grosses imprimantes en état de marche, mais mon article n'a pas avancé d'une virgule...
l'idée même que la loi de Murphy puisse s'appeler comme ça m'a toujours fait rire : quand j'étais lycéen, Murphy, c'était un grand con du bahut d'en face. Le genre avec deux neurones, et autant de poings, si vous voyez le genre